La chapelle Notre-Dame des Ardents de 1105 à
nos jours
Le MIRACLE des ARDENTS
Au début du XII siècle :
Au temps où Lambert était évêque d'Arras, vers l'an
1105, les habitants de Seninghem et de toute la province
environnante furent frappés d'un mal terrible qu'on appelait le «
feu des Ardents » ou « feu infernal » comparable à la peste, car il
brûlait ceux qui en étaient atteints sur toutes les parties du
corps. Les extrémités des personnes touchées par la maladie, les
membres inférieurs et supérieurs brûlent, noircissent et tombent,
comme la gangrène. (Sorte de gangrène sèche due à l’absorption
d’ergot de seigle)
Or, il y avait en ce temps-là deux jongleurs, l'un nommé Itier,
vivait dans le Brabant, l’autre Norman, dans le Château de Saint-Pol.
Ils se vouaient une haine mortelle, car le frère du premier avait
été tué par le second.
Une nuit, ils firent tous deux le même songe : une femme vêtue de
blanc, la Vierge Marie, leur apparut et leur dit de se rendre en la
cathédrale d'Arras. Norman, venant de moins loin, y fut le premier.
Il vit tous les malades qui se réfugiaient là, puis il alla raconter
à l’évêque le songe qu’il avait eu, mais Lambert crut qu’il voulait
se moquer de lui et le renvoya. Itier arriva le lendemain et alla
trouver l’évêque lui aussi. Quand ce dernier lui dit que Norman
était venu lui conter le même songe, Itier demanda où il se
trouvait, car il voulait le tuer sur le champ pour venger son frère.
Lambert comprit alors que Marie lui avait envoyé ces deux hommes
pour qu’il les réconcilie. Il parla donc à chacun séparément, puis
il les mit en présence l’un de l’autre, leur demanda de se donner le
baiser de la paix et de passer la nuit en prière dans la cathédrale.
Le dimanche 28 mai 1105 (jour de la Pentecôte), au premier chant du
coq, Marie leur apparut et leur donna un cierge allumé, leur
demandant de faire couler la cire de ce cierge dans de l’eau, puis
de la donner à boire aux malades et d’en verser sur leurs plaies.
Elle promit la guérison à ceux qui boiraient cette eau avec foi et
confiance en sa parole et sa bonté. Tous les malades qui burent
cette eau furent guéris.
Le SAINT CIERGE |
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Du cierge d'origine, on confectionna (avec quelques gouttes)
vingt autres cierges, confiés dans des paroisses entre 1105 et 1720.
- le 1er fut attribué à St Pol, paroisse du ménestrel 'Norman' en 1105.
- le 2ème à Bruxelles, pays d'origine du ménestrel 'Itier'.
- le 3ème cierge prévu pour Boulogne se retrouva à Desvres (les chevaux
effectuant le transport, ayant refusé d'aller plus loin).
- le 4ème à Blendecques car la nièce de l'évêque Lambert était
religieuse dans cette paroisse.
- le 5ème en 1106 à Ruisseauville, dont l'abbaye était gouvernée par un
abbé nommé Lambert.
Le 12ème fut confié à Seninghem, par l'entremise du Duc de
Croy,Seigneur de l'endroit en 1438. |
Au XV
siècle :
Les habitants de Seninghem décidèrent ainsi de déposer la sainte
Chandelle dans la chapelle du marché qu’ils se proposaient d’agrandir à
cet effet. La chapelle primitive bâtie à l’époque de l’avènement du st
cierge à Seninghem, fit donc place à une plus grande construite en 1604
(comme indiqué sur le fronton de la chapelle actuelle).
C’est ici que se place une légende. Voulant modifier le site de la
chapelle, les bâtisseurs voient « les matériaux de construction, amassés
ailleurs, toujours ramenés sur le site primitif de la chapelle. Les
habitants veillent même la nuit suivante mais ne voient rien malgré un
nouveau déménagement!»
C’est encore la même chapelle aujourd’hui, elle fait 13 mètres de
hauteur, 5,5m de largeur sur 8m de longueur, elle peut contenir une
centaine de personnes. Elle est à l’origine ornée au-dessus d’un autel
en bois, d’un retable peint, et au-dessus du retable, une statue en
bois-ancienne de Notre Dame.
Pendant la
Révolution :
La cloche datant de 1613, a échappé aux révolutionnaires de
1792. Elle fût cachée dans une écurie, la statue de Notre Dame des
Ardents fut transportée en l’église de Seninghem et pour garder cette
chapelle intacte, la municipalité de l’époque en fit une prison.
Après la Révolution :
En 1806, le curé de la paroisse rétablit la dévotion à la
chapelle de Notre Dame des Ardents.
1923 :
La bannière de Notre Dame des Ardents fût bénie le 9
septembre1923 au cours de la neuvaine par l’abbé Defasques.
1954 :
Dès janvier 1954, d’importants travaux sont entrepris à la
chapelle sous l’initiative de l’Abbé Bonnel, curé de Coulomby et
Seninghem. Toutes les boiseries qui cachent les murs ainsi que l’autel
en bois seront enlevées.
Les pierres, mises à nues, sont grattées ou remises à neuf par un
artisan M. Averlant de Coulomby.
L’autel actuel et toutes les céramiques
fabriqués par les Pères de l’Abbaye Saint-Paul de Wisques furent achetés
en partie grâce aux séances de théâtre données par les jeunes de la JAC.
les jeunes filles de la JAC.
1972 :
Le coq posé sur le clocher est celui de l’église qui fut
foudroyé par la foudre en 1972, l’Abbé Bocquet prêtre de la paroisse
ramassa les morceaux et les fit réparer, et c’est ainsi profitant de la
réparation de la toiture que le coq fut remis en place, avec la présence
du prêtre, du maire et de nombreux paroissiens qui étaient présents ce
jour là.
Le coq fut remis en place sur le clocher de la chapelle
En présence du prêtre, du maire et de nombreux paroissiens
De nombreux peintres de la région choisissent notre chapelle comme
modèle !